JOHNNY HALLYDAY

La légende

LE SERVICE MILITAIRE


Johnny Hallyday n'a pas voulu échapper au service militaire.Il ne se sent pas mal à l'aise dans la chambrée avec des copains de son âge venus de tous les horizons.Bien sûr, il est le chouchou des femmes de gradés.Il va connaître, néanmoins, comme les autres bidasses, les corvées de patates ou de latrines, les gardes de nuit, le lustrage de rangers.Ca m'a aidé à revenir sur terre.J'en avais peut-être bien besoin,dira-t-il en retrouvant la vie civile.

Un matin, un sergent vient voir le soldat Smet: Votre père vous attend devant l'entrée principale.Son père, Johnny ne le connaît pas.Tout ce qu'il sait de lui, c'est qu'il l'a abandonné lorsqu'il était un bébé agé de huit mois.Le planton pousse le portail.Hallyday voit un homme de haute taille, mal rasé, vêtu d'un long manteau et qui porte un paquet sous le bras. L'homme serre le soldat dans ses bras en disant:Mon fils !Puis il ouvre vivement le paquet et en sort un ours en peluche! Il n'avait que vingt ans de retard, Léon Smet, le bourlingeur.Johnny n'a pas le temps de se demander s'il doit embrasser cet inconnu.Soudain, cinq photographes dissimulés derrière une voiture font crépiter leurs flashes.Léon avait vendu au journal içi Paris les photos exclusives de ses retrouvailles avec son fils devenu une star.Sans un mot, le rocker a tourné les talons.

Quelques mois plus tard, le colonel Revault d'Alone, qui commande le 43° régiment blindé d'infanterie de marine, accorde au soldat 1° classe Jean-Philippe Smet une permission de douze jours ainsi que l'autorisation exceptionnele de se marier en costume civil et de quitter le territoire national pour son voyage de noces.Le secret du mariage de Johnny avec mademoiselle Vartan doit être bien gardé, car Sylvie rêve d'une noce familiale et intime.On ne saura jamais le nom du traître qui a vendu la mèche mais, dés l'aube de ce 12 avril 1965, des milliers de fans encerclent la mairie du paisible village de Loconville, dans l'Oise.

Devant le maire, Mlle Vartan, née à Iskretz en Bulgarie le 15 août 1944, dit oui à M.Jean-Philippe Smet, né à Paris le 15 Juin 1943.La sortie de la mairie tourne à l'émeute. Les fans déchaînés déchirent la robe de la mariée. Sylvie est en larmes.Johnny hurle: Arrêtez ! Vous allez l'étouffer ! Il faudra l'intervention musclée de la gendarmerie pour permettre au jeune couple d'arriver jusqu'à la petite église de Loconville.

Vient bientôt la quille pour Johnny.Il quitte son uniforme et dés le lendemain, il part en tournée.A Colmar, il chante devant 30000 spectateurs.Il retrouve enfin la scène qui lui brûle les tripes et l'âme.Il enchaîne avec une série de concerts en Belgique et puis c'est Juan-les-Pins, Sainte-Maxime,Marseille.Flics, pompiers, ambulances font à nouveau partie de son escorte pour tenter de calmer la foule et rammasser les bléssés, piétinés ou étouffés dans des mêlées d'apocalypse.A Genève, les pompiers sont obligés d'utiliser les lances à incendie et de noyer la salle de concert.Pas de doute, le prince du tumulte est de retour.

En 1966, il remplace Johnny Stark par Jean Pons.Il ne s'étendra pas sur cette rupture avec l'ami qui a fait de lui une star.Sylvie vient d'annoncer à Johnny qu'ils vont avoir un enfant.Le rocker est fou de joie, mais cette responsabilité lui fait peur. L'image du jeune marié béat et du futur papa en pantoufles ne cadre pas avec sa mythologie.Sylvie supporte tant bien que mal les retours de son mari au petit matin.Mais sa patience a des limites et, a plusieurs reprises, le couple frôle la rupture.

Dans ces périodes de crise, la jeune femme se renferme, bloque toutes les issues.Impossible de communiquer.Johnny essaie de se faire pardonner.Jeux de la passion et de l'amour.Orgueil de deux personnalités fortes et intransigeantes.Ils étaient si jeunes ces deux-là, si célèbres, adulés des foules.Ils avaient encore quelques années à vivre ensemble pour se déchirer, se faire souffrir cruellement et s'aimer éperdument.





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